• Coléoptères Coprophages dans l'Enseignement Agricole

Les bousiers sont des insectes coléoptères qui utilisent les déjections du bétail pour se nourrir et se reproduire. Quelques 170 espèces peuvent être observées un peu partout en France, des plaines aux montagnes. Au sein de ce groupe, on note une grande diversité de tailles, de formes et de comportements. Fouisseurs du sol et ensevelisseurs de bouses et crottins, ils nettoient les pâtures des déjections, facilitent le retour au sol des nutriments qu’elles contiennent, et aèrent le sol avec leurs galeries. Les bousiers dispensent ainsi des services écologiques indispensables au fonctionnement des écosystèmes pâturés

L’Enseignement Agricole avec le Dispositif National d’Appui, en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle et le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, lance un programme de sciences participatives de prise en compte des pratiques antiparasitaires dans l’Enseignement Agricole,le programme Colcopea


Bien qu’omniprésents dans les milieux pâturés, les bousiers restent peu connus du fait de leurs mœurs discrètes. Ce projet de sciences participatives vise à proposer au monde agricole des protocoles d’observation de ces insectes en vue de les faire connaître et de faire prendre conscience de leur importance dans le fonctionnement des prairies.

Deux protocoles sont proposés à un réseau d’exploitations et d'enseignants volontaires de l’enseignement agricole. À terme, l’objectif est d’obtenir un maillage d’établissements impliqués répartis sur l’ensemble du territoire, couvrant ainsi une large diversité de conditions environnementales et de typologies d’élevages.

Sur le plan pédagogique, plusieurs outils (documentation, fiches de reconnaissance d’espèces, clés d’identification en ligne) sont mis à disposition de l’enseignement agricole et des apprenant.e.s grâce à l’observatoire Scarab’obs. Un accompagnement sur de la médiation scientifique et de l’accompagnement des équipes des établissements pour la prise en main des protocoles est prévu.
Les données obtenues alimenteront une base de données scientifique dont l’objectif sera de suivre les tendances d’évolution de ces communautés d’insectes en France, en lien avec les pratiques d’élevage locales.

Premier protocole proposé :observation des communautés de bousiers dans les exploitations

Objectifs

- Porter à connaissance l’existence et la diversité des espèces coprophages présentes dans les pâtures des exploitations 
- Faire connaitre le mode de vie de ces insectes via l’étude des trois guildes de bousiers (résidents, fouisseurs et rouleurs)
- Initier les apprenant.e.s au suivi naturaliste en dénombrant les populations de quelques espèces cibles facilement identifiables grâce à des fiches pédagogiques
- Produire des données utilisables pour un projet de recherche scientifique : nombre d’insectes par guilde, effectifs des espèces cibles inventoriées, renseignement de données décrivant le contexte de l’exploitation.

Mode opératoire :

Ce protocole vise à inventorier les bousiers actifs dans les pâturages d’une exploitation par le biais d’un piège attractif non létal.
Ce piège est constitué d’un pot enterré au niveau du sol et dont l'ouverture affleure au niveau du sol. On place au-dessus un morceau d’excrément frais (bouse ou crottin), suspendu grâce à deux agrafes métalliques.
Les bousiers, attirés par l’appât, tombent dans le piège en tentant d’accéder à la déjection
Les insectes, capturés vivants, seront observés pour être identifiés en atelier, et relâchés à l’issue de la séance.
Les pièges sont laissés entre 24 et 48 h sur le terrain (durée à définir).
Les pièges doivent être posés de préférence lors de journées chaudes et ensoleillées, préférentiellement au printemps (période de reproduction de la plupart des bousiers).
Le nombre de pièges à mettre en place par exploitation reste à définir.

Second protocole proposé : mesure de la dégradation des déjections du bétail dans les exploitations

Objectifs

- Porter à connaissance le rôle que jouent les bousiers dans la dégradation des déjections du bétail dans les pâtures des exploitations ;
- Produire des données utilisables pour un projet de recherche scientifique : mesure quantitative de la dégradation des déjections.

Mode opératoire :

Ce protocole vise à mesurer la quantité de matière fécale que les bousiers dégradent à une période donnée dans les parcelles des exploitations.
Le protocole compare la dégradation de déjections soumises à l’activité des insectes coprophages, dites « échantillons expérimentaux », à celle de déjections protégées des bousiers par une cage en moustiquaire, dites « échantillons témoins ».

• La masse de tous les échantillons fécaux doit être standardisée au départ (poids à définir, entre 200 et à 300 g). Tandis que les pièges sont laissés entre 24 et 48 h sur le terrain, ces échantillons fécaux doivent être laissés pendant une période plus longue (à définir), dont la durée sera jugée nécessaire pour que les insectes puissent réaliser leur reproduction.
• A l’issue de cette période, la totalité de la matière fécale non-dégradée restante au sol est manuellement récoltée pour chaque échantillon, puis pesée. On compare enfin les poids des échantillons témoins et expérimentaux pour évaluer l’activité de dégradation réalisée par les bousiers.

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Clef de determination des Lucanoides

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